Des Havrais qui déchirent #3 : Marie-Loup Bérenger

Ismaël Habia Les improbables Le HavreCette année, Le Havre fête ses 500 ans et moi je fête mes 10 ans de vie au Havre. Je suis chaque jour un peu plus fascinée par ma ville, un peu plus heureuse d’y vivre et d’y élever ma fille. J’ai eu envie de vous parler du Havre à travers les Havrais. Des Havrais reconnus, des Havrais inconnus, des Havrais qui font bouger la ville, qui l’embellissent. Des Havrais qui me touchent. Des Havrais qui déchirent. 

À moins de vivre dans une grotte depuis dix ans, il est difficile d’être passé à côté de l’un des dessins de celle qu’on appelle Marygribouille sur le web, surtout lorsqu’on vit au Havre ! À 32 ans, Marie-Loup Bérenger est illustratrice à son compte depuis 7 ans et enchaîne les beaux projets : presse, pub, édition. Fière d’être née au Havre et d’y vivre, elle est incontestablement une havraise qui déchire.

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À l’image des personnages qu’elle dessine, Marie-Loup est fraîche, enjouée, pétillante. « Je suis de nature joyeuse. Il parait que quand je décroche le téléphone, je dis “Allo“ sur un ton super jovial, ça fait toujours rire mes clients ! ». En plein boum des blogs BD, Marie-Loup ouvre le sien il y a 9 ans. « Je venais de quitter mon job de libraire, j’avais 25 ans. Je dessinais souvent mes copains en soirée, ils m’ont poussée à ouvrir un blog ». Elle se prend alors au jeu du billet quotidien et c’est ainsi que son premier client la repère : Monoprix. C’est le début de sa carrière d’illustratrice. « J’ai été très surprise mais c’est vraiment ce qui m’a lancée ».

Les propositions et les clients s’enchaînent ensuite, plus ou moins régulièrement. « J’ai eu quelques périodes de galère où j’ai failli tout remettre en question mais aujourd’hui j’ai la chance inouïe de pouvoir en vivre. J’ai dû me former à Photoshop, car au départ je n’avais ni ordinateur, ni scanner : je faisais tout à la main ! ».

Si j’avais suivi la voie des Beaux-Arts, je n’aurais jamais été démarchée !

Si elle a toujours dessiné, Marie-Loup n’envisageait pas d’exercer un métier artistique. « Je n’avais pas envie de faire d’études, je voulais entrer rapidement dans la vie active. J’ai fait un bac arts plastiques puis 6 mois à l’école des Beaux-Arts de Rouen mais j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi. J’ai senti dès le début qu’on voulait nous amener vers certaines choses et nous éloigner d’autres… À la rentrée on nous a dit “Ici on va vous apprendre à être des artistes“, ce n’était pas ma vision, je ne m’y suis pas retrouvée ».

Tour à tour croupière, libraire puis illustratrice, Marie-Loup a tracé son chemin à son rythme. « Je suis presque sûre que si j’avais suivi la voie des Beaux-Arts, je n’aurais jamais été démarchée ! ».

L’amour du dessin est dans ses gènes. « Quand j’étais petite, mes parents vivaient à la campagne et moi j’allais à l’école au Havre. J’y terminais toutes mes journées chez mon grand-père, à dessiner. Il était très manuel et faisait beaucoup de peinture. J’ai toujours aimé ça. À chaque fois que je m’ennuyais, mes parents me filaient un crayon ».

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Quant à son imagination surdéveloppée, Marie-Loup la tient de sa maman. « Elle est très drôle, très exubérante, on ne s’ennuie jamais avec elle ! Pour développer son imagination, c’est génial d’être élevé par quelqu’un comme ça. D’ailleurs, pour vraiment comprendre pourquoi je suis comme je suis, il suffit de rencontrer ma mère ».

J’essaie de rire au moins une fois par jour

Marie-Loup a peu de souvenirs de son enfance, mais ceux qui restent sont ceux d’une enfance heureuse. « J’ai eu la meilleure des éducations avec les valeurs de base : la politesse, l’empathie, la bienveillance, mais j’étais très libre sur tout le reste. Mes parents sont des gens géniaux. Je les ai parfois un peu désespérés car j’ai changé dix mille fois de voie, mais ils m’ont toujours suivie et fait confiance ».

Son inépuisable bonne humeur vient sans doute de là. « Même lorsqu’il m’arrive des trucs pas drôles, j’essaie de rester positive, de voir le bon côté. J’essaie de rire au moins une fois par jour. »

« Un motif sur un vêtement, une affiche dans la rue, mes amis, les fleurs, la cuisine, la musique… », ses inspirations pour créer sont multiples. « Je passe beaucoup de temps sur Pinterest à la recherche de tenues pour mes personnages, et d’intérieurs de maison ». Mais ses deux sources intarissables d’inspiration sont… Edith et Le Mout, ses chats !

« Je me suis découvert une passion pour les chats il y a environ 5 ans. Mais il faut dire qu’Edith n’est pas un chat ordinaire. Elle prend la pose, elle médite, me regarde d’une façon… il y a un être humain qui vit en elle ! Mes chats sont comme mes stagiaires, je leur parle tout au long de la journée. D’ailleurs, comme je trouvais qu’au bureau on était pas assez nombreux, j’en adopte bientôt un troisième ! Hé oui, j’ai recruté cette année… L’idée serait qu’il arrive à me préparer mon citron chaud le matin ! »

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Aujourd’hui, Marie-Loup est une illustratrice heureuse. « Je bosse vraiment énormément mais je suis hyper heureuse. En plus, je peux travailler en pyjama de chez moi : c’est le meilleur métier du monde, même s’il intrigue souvent les gens ! ».

Pour les 50 ans de la marque Lactel, elle vient de refaire tous le packaging des bouteilles de lait qui seront distribuées d’août à janvier 2018. « C’était un énorme projet, j’en suis super fière ! ». Elle a aussi illustré des cahiers de développement personnel de la série « Pour les nuls » et tend à travailler de plus en plus pour l’édition jeunesse. « C’est ce qui me plaît le plus, et je trouve que mon trait s’y prête bien ».

Marie-Loup se remet en question continuellement et n’hésite pas à tester de nouvelles techniques. La dernière en date ? La céramique ! « Ça me détend ! Quand je fais ça je ne pense plus à rien. J’adore travailler la terre et ça m’apprend aussi la patience. Je réalise des broches en forme de chats, puis je leur donne des prénoms et des passions. Par exemple “Brigitte, aime les feux de l’amour et les Chocapic“ ! »

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Que représente Le Havre pour toi ?

Le Havre c’est la ville où je suis née, l’endroit où vivent toute ma famille et mes amis. J’ai quitté Le Havre pendant un an pour Paris et ça m’a vraiment manqué. Cette ville est attachante par son histoire, et aussi par l’émulation qu’elle crée. Elle a beaucoup de défauts mais je n’aime pas qu’on la critique ! Le Havre fait partie de mon cœur (avec l’accent sur le “eur“ !). Le côté village, le front de mer, pouvoir tout faire à pied ou en vélo… Je l’aime pour la qualité de vie qu’elle m’offre.

Qu’est-ce qu’un havrais qui déchire ?

Quelqu’un qui ne renie jamais sa ville, qui peut être ailleurs, à l’autre bout du monde, mais qui revendiquera toujours qu’il vient du Havre ! Quelqu’un qui est fier d’être havrais, tout simplement.

Ton secret pour faire de chaque jour une fête ?

Des toutes petites attentions qui font toute la différence. Un exemple ? Si tu sers un œuf au plat, fais un petit cœur avec du ketchup. C’est le genre de truc qui fait ta journée !

Les adresses de Marie-Loup

  • « Le Funiculaire, mon nouveau QG ! C’est l’un des plus vieux bars du Havre, j’adore son style art-déco, sa petite terrasse. C’est à côté de chez moi alors quand j’ai envie de m’aérer, je descends y boire un café ou un verre de vin ». 80 rue Maréchal Gallieni.
  • « Le meilleur spot pour boire un verre l’été c’est la Petite Rade. J’aime y aller en vélo pour l’apéro, et surtout rentrer… C’est tellement beau Le Havre la nuit ! ». 3 bis Chemin de la mer (Sainte-Adresse).
  • « Le Local Shop : Je vends mes petits produits dans cette belle boutique, tous les membres de l’équipe sont hyper gentils, c’est une chouette collaboration ». 165 rue de Paris.
  • « Je suis végétarienne alors je conseille le Casse-Noisette où Mélusine cuisine tout elle-même, les plats sont différents tous les jours, c’est délicieux ». 92 rue Dr Vigne.
  • « La Colombe Niemeyer. La déco y est sublime et il y a toujours une option végé au menu ». 8 place Oscar Niemeyer.

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Le blog de Marie-Loup
• Marie-Loup fait partie des artistes qui ont décoré l’arrière des restaurants de la plage à l’occasion des 500 ans du Havre. Filez découvrir son œuvre au bout de la promenade !
Marie-Loup (et Edith) ont choisi le Tote bag “copine qui déchire” ! 

Une réflexion sur “Des Havrais qui déchirent #3 : Marie-Loup Bérenger

  1. Hey ! J’étais doublement contente de voir que tu avais publié un nouvel article : la série Les Havrais qui déchirent + Marie-Loup ! Vous êtes les meilleures ambassadrices de la ville. C’est bien écrit, vivant et super intéressant. So inspiring comme disent les Américains 😛
    Ne changez rien, toutes les deux !

  2. Bravo super article, qui me prouve encore une fois que Le Havre est le meilleur village du monde, on se connait tous…
    Continuez les filles!! ++++
    Toute belle Marie Lou et didth

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